P-DG de la première marque de luxe chinoise

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  • Le 13 février 2015
Nom: Raphael Le Masne De Chermont 
Fonction actuelle:  
Diplôme Audencia: GE 87
Nationalité : Française
Résidence :  

 
Un amoureux de la vitesse. Et du risque calculé. Raphaël Le Masne de Chermont, à l’instar du pilote d’essai, est un homme qui aura toujours poussé les curseurs de son existence jusqu’à la butée pour voler haut et voler loin. Les “bang” supersoniques de sa trajectoire résonnent de plus en plus nombreux au-dessus de la baie de Hong Kong.


Il n’y aura jamais eu d’atermoiement ni de doute. Ce n’est pas le genre de la maison. Mais des rencontres et une certitude ; le soleil se lève à l’est. La géographie intérieure de Raphaël Le Masne de Chermont est une projection de Mercator qui favorise les itinéraires en courses obliques. Nantes, Paris, Londres, Bruxelles, Hong Kong… Et puis le monde entier. “Je savais quand même la fin de mes études que j’allais quitter la France. C’était une certitude.” Ennui ? Curiosité et soif d’aventure, plutôt. Mais attention, cette curiosité embrasse large, elle est celle d’un touche à tout qui trouve de l’intérêt derrière chaque pierre.

“Durant mon stage, j’ai fait des cartons chez Waterman, j’ai rencontré pendant cette période des gens qui faisaient ça depuis des années et qui le feraient encore des années après mon départ. Cette prise de conscience m’a imposé un constat : tu es privilégié, profites-en, mais ne te coupe jamais du terrain, reste au contact des réalités.” Il n’y dérogera pas. La fièvre du voyage est à un stade avancé, mais se cache encore derrière un dernier test. “J’ai commencé par un cabinet d’audit, mais j’ai vu très vite que ce n’était pas pour moi.” Raphaël Le Masne de Chermont est tout entier là. Pas d’idées préconçues, pas d’avis définitif avant d’avoir expérimenté. En revanche, il apprend vite et voit rapidement si les choses lui conviennent. Ou pas. Malgré une proposition du cabinet, il démissionne au bout de trois mois.

Cette fois, c’est parti. Il embarque à bord de la compagnie Richemont, groupe suisse spécialisé dans l’horlogerie de luxe, qui l’envoie à Londres. Après Londres, Bruxelles. Le groupe Richemont, toujours, et des enseignes plus connues que la maison mère : Cartier et Piaget. “Le patron du groupe Cartier – puis du groupe Richemont – est un homme exceptionnel. Il a été prépondérant dans ma vie. Alain Perrin avait une manière d’être avec les gens qui était extraordinaire ; intuitif, extrêmement exigeant, il savait déplacer les foules. Je crois qu’à 25 ans, s’il avait demandé à ses cadres de se jeter d’un pont, eh bien, nous l’aurions fait.” Les rencontres. Le sel de la vie. Et un accélérateur de carrière fantastique. Raphaël Le Masne de Chermont ne l’oubliera jamais. Il est aujourd’hui l’une des têtes de pont les plus actives du réseau Audencia Nantes en Asie.

Mais revenons au début des années 90. Le jeune homme progresse, vite, monte dans la hiérarchie du groupe et se voit offrir un poste de CEO dans une grande marque horlogère du groupe. Il décline poliment et propose sa candidature pour aller s’occuper de la marque Shanghai Tang, dont Richemont est actionnaire à 30 %. Nous sommes en 1994, Raphaël Le Masne de Chermont prend un aller simple pour Hong Kong. Le soleil se lève à l’est, il ne l’a pas oublié. “J’ai rapidement pris la présidence de Shanghai Tang. L’entreprise chinoise avait du mal à décoller ; nous nous sommes attelés à la tâche.” Son équipe redresse la barre en un an, la marque devient profitable – ce qu’elle ne cessera jamais d’être depuis – et le désormais Executive chairman and CEO subit l’accélération de l’Histoire en direct.

Hong Kong est la ville la plus rapide – et la plus chère – du monde. Ici, nous sommes dans le domaine des possibles. Je vois plein de jeunes Français qui arrivent. Ils ont des idées, des compétences et montent des business. C’est quelque chose de très naturel.” La marque Shanghai Tang se développe, multiplie les ouvertures de magasins – malgré le casse-tête que représente l’augmentation permanente des loyers – et devient rapidement la première marque de luxe chinoise. Désormais appuyée sur un réseau de 35 boutiques que le CEO visite très régulièrement – “ne te coupe jamais du terrain” –, la marque s’internationalise et se déploie maintenant au niveau mondial. Le pilote, lui, continue de voler haut et de voir loin.
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