Johan NAZARALY (GE 11), Myfood

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  • Le 9 décembre 2017
 
- 9 DECEMBRE -

Johan NAZARALY (GE 11)
Co-fondateur de myfood

"J’ai fondé avec mes deux associés une start-up qui vise à fournir à l’humanité des outils pour produire une alimentation saine, durable et ultra-fraîche. Décentraliser les moyens de production, réduire les émissions de CO2, la pollution, les pesticide, l’usage d’OGM…"
 
Après avoir testé, vécu quelques revers, Johan nous partage pleinement l’expérience, parfois compliquée, de ses débuts d’entrepreneurs. On ne s’invente pas entrepreneur, on se construit et on le devient.
 
De la finance à l’entrepreneuriat…
Ce passage est la résultante d’une accumulation d’expériences parfois fortuites, de rencontres, de modèles et de travail bien évidemment. Je suis issu d’une première formation d’ingénieur, complétée d’un double diplôme Audencia Grande Ecole avec une spécialisation Finance. Le diplôme en poche, on prend souvent des postes à responsabilité, dans des banques, des agences de conseils des grandes entreprises… Le travail est extrêmement enrichissant. On apprend beaucoup, on se structure. Une belle période d’apprentissage ! Seulement, à ce moment-là, je me retrouve à vouloir aller plus vite, plus haut, plus fort… à ‘bypasser’ des pants complets de hiérarchie, à trouver des raccourcis, des nouvelles méthodes et façons d’aborder les problèmes qui souvent n’en sont pas.

C’est alors qu’un ami me propose de participer à un startup weekend pour partager avec « le monde entier » mes initiatives personnelles jusqu’alors réalisées seulement dans ma tête, sur mon bureau ou dans mon garage.
Et là messieurs, mesdames, c’est le début de la fin… tout vole en éclats, il y a un écho dans l’audience, sur internet… WTF !?
La vraie carrière d’entrepreneur démarre à ce moment précis où on se pose la question : « what if  ? »
Bon je vous annonce tout de suite, il n’y a pas de retour arrière possible.

 
Les débuts de l’expérience entrepreneuriale…
Je n’aurais pas l’audace d’avoir la solution ultime. Mon conseil est d’y aller toujours à fond mais par étapes successives.
...A fond ?
Oui toujours. On ne fait pas de choses à moitié… il faut savoir se donner les moyens de ses ambitions. Ma première startup n’a pas fonctionné à cause de cela. Consacrer 30% de son temps et ses weekends complets ne veut rien dire.  Il ne faut pas juste passer du temps, il faut y aller !
...Par étapes ?
Il ne s’agit pas de claquer la porte de son emploi à la première lubie gribouillée sur un morceau de papier et prétextant que cette idée, « mon idée », est une révolution et qu’elle va « disrupter »  l’économie, le marché, le monde et que.. et que… je vais revendre tout ça à google.
Il faut se faire accompagner, prendre du recul, tester son marché, se poser les bonnes questions, se demander pourquoi on le fait, avoir un regard extérieur.
Le réseau est un des éléments particulièrement important à activer à cette étape cruciale. Il est en effet assez simple de trouver des interlocuteurs compétents et bienveillants qui vont vous aider ou au pire vous orienter vers les bonnes personnes.

 
Le réseau sans modération...
Nous avons la chance d’avoir un réseau et une communauté active, de très grande qualité. En tant qu’ancien participant du Bureau de l’Association Audencia Alumni, je peux vous assurer que de nombreuses personnes travaillent au quotidien pour nous offrir les contenus que nous consommons innocemment. Si seulement tout le monde pouvait se rendre compte des opportunités et des ponts qui peuvent êtres tissés dans nos vies de tous les jours ! Sérieusement, venez participer et vous verrez. Parfois, vous pourrez même lever des fonds.
Attention en revanche, il faut prendre les conseils et se nourrir de toute cette matière. Mais à un moment il faut démarrer concrètement et accepter de pouvoir éventuellement se tromper.

 
Bien s’entourer…
Il faut une équipe de choc, c’est évident. Mais surtout une équipe complémentaire. Les amis ne feront pas tous des bons partenaires d’affaires. Il faut aussi ne pas être trop nombreux. 
J’ai eu la chance de rencontrer l’un de mes associés actuels à l’Ecole et très vite le troisième associé (qui est son cousin) nous a rejoint. C’est nos efforts conjugués et nos complémentarités qui nous ont permis d’avancer.
Il faut énormément d’écoute, de confiance et de respect. Si un jour vous doutez de vos associés, il y aura un risque pour votre futur. Il faut très vite désamorcer les moindres points de tension pour éviter les escalades d’orgueils, de préjugés ou de fausses intentions.
Toujours être en phase avec vos partenaires est la clé.

 
Soyons réaliste...
Imaginez-vous entrepreneur(e). Comment voyez-vous votre journée ? Workshop stratégie, session expérience client, design produit 360, rencontre partenariats, rdv clientèle… et le soir cocktail d’entrepreneurs à la BPI ?
Bon, je vais être cruel et direct -il faut être honnête- arrêtez de penser cela. 
Vous ferez également le courrier, les cartons, la compta, le collage des factures et des tickets de péage sur des livrets de justificatifs, le collage des timbres, la queue dans les administrations, vous passerez un temps infini au téléphone avec les Urssaf, l’assurance maladie, les impôts, la DGCCRF… vous remplirez des formulaires qui se ressemblent mais qui ne sont pas les mêmes (hé oui le Formulaire 1B34 n’a pas la question du régime fiscal du 1B42 … mais oui je le savais !) et vous pourriez même être en train de monter une serre connectée par -10°C dans le nord et sous la neige (true story)… De toute façon c’est simple, personne ne le fera à votre place.

 
Et aujourd'hui, pari réussi ?
A force de travail et de persévérance, avec mes associés, nous avons levé un 1er million d’euros et su convaincre 70 Citoyens Pionniers et 70 serres connectées à travers l’Europe. Mais nous avons également pensé aux petits espaces et nous avons la fierté de dévoiler un véritable Jardin Vertical qui permet de cultiver de manière extrêmement productive, sur moins de 1m², trente-six plants à la fois.
Une révolution dans notre manière de produire et par conséquent de consommer.
Imaginez : vous pourrez produire sur votre terrasse, votre balcon, dans votre salon ou même au bureau et consommer sur place. Un produit ultra-frais, qui n’aura pas voyagé sur des centaines de kilomètres, avec un goût incroyable, des qualités nutritionnelles supérieures et bien évidemment zéro OGM, zéro pesticides et aucun produit chimique. Le tout sans besoin d’arroser et avec une gestion de semis simplifié à l’extrême. Vous ne salirez plus votre intérieur.
Vous vous imaginez produire vos salades, herbes aromatiques, basilic, persil, coriandre, tomates, blettes, concombre et fraises… sur moins de 1m² ?
 
 

 

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