La banque permet d'être au coeur de l'économie

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  • Le 19 septembre 2014
Nom: Patrice Cheramy 
Fonction actuelle: 
Diplôme Audencia: GE 81 
Nationalité: Française
Résidence: 

 
Taillé pour l’international, passionné par le marketing, cet amoureux de la terre et de l’entreprise aura déjoué ses propres prévisions en restant trente années durant au Crédit Agricole. Son sillon n’aura toutefois jamais eu ce caractère rectiligne que l’on pourrait prêter – à tort – aux carrières de la banque, et c’est en chef d’entreprise parmi les chefs d’entreprise qu’il conçoit aujourd’hui son activité.


C e que l’existence peut être ficelle parfois ! Elle joue des tours, avance ses pions pour mieux les reculer – mouvements compliqués, déplacements erratiques –, propose puis dispose… ne laissant d’autres choix, finalement, que l’adaptation et l’action. À ce petit jeu, Patrice Chéramy est un expert. “À une demi-heure près, mon existence eut été complètement différente.“ Juste diplômé, attendant deux réponses à des candidatures issues de deux entreprises dissemblables – “le Crédit Agricole pour un job dans le marketing, Dior pour un poste à l’international“ – , le jeune homme choisira – au cadran et à l’instinct – la première. “Les ressources humaines de la banque m’ont contacté avec trente minutes d’avance sur celles de Dior.“ Ce choix lui convient.

Marié à une jeune Allemande qui ne parle pas notre langue, l’obligation de passer les 9/10e de son temps à l’étranger lui pose problème. “Au début, je me suis dit que je testerais cette entreprise pendant deux ou trois ans et qu’ensuite, j’irais voir ailleurs.“ Mais voilà, Patrice Chéramy découvre la variété des métiers du groupe et les possibilités de rebonds permanents qu’il offre. Pour peu qu’on se saisisse des opportunités – ce qu’il ne manque pas de faire : “Sur le papier, j’ai passé plus de trente ans au Crédit Agricole. Dans les faits, j’ai eu neuf affectations différentes dans neuf directions régionales différentes, à des niveaux et sur des métiers très différents.“ Marketing, commercial, bancaire, RH , entreprises, puis direction générale… La banque lui offre tout, et un supplément d’âme décisif, un modèle qui fait écho à sa personnalité : l’épaisseur humaine de la banque mutualiste. La primauté de l’homme sur le tout-économique, l’ancrage territorial, la décision décentralisée… Dès lors, la volonté de changer de maison n’a plus lieu d’être. Patrice Chéramy poursuit son ascension, persuadé d’avoir opté pour le bon sommet à conquérir.

En 2007-2008, le séisme de la crise des subprimes fait vaciller tout le système bancaire international. Les banques sont désormais dans l’oeil du cyclone, montrées du doigt. Les contrôles se durcissent. Réponses politiques face à une opinion publique qui gronde, les nouvelles règles d’encadrement des pratiques bancaires – notamment celles prévues par Bâle III, qui entreront en vigueur en janvier 2014 – mobilisent les équipes, mettent le management sous pression. Et conforte Patrice Chéramy dans ses convictions. Il est nécessaire de proposer une banque de détail fondamentalement inscrite dans son territoire : “Concernant les entreprises, il se peut que l’on assiste à une désintermédiation de la banque au profit du financement de marché, mais pensez-vous que les petites PME de Vendée ou de Loire-Atlantique pourront facilement lever des capitaux auprès de business angels qui regardent d’abord, et avant tout, le taux de rentabilité ?“ Patrice Cheramy continuera donc à soutenir le tissu économique du territoire.

Rien ne bouge, donc ? Au contraire. Tout et tout le temps. “Pour rester ce que l’on est, il faut savoir changer en permanence.“ Cette maxime, qu’il utilise souvent, Patrice Chéramy l’applique en ce moment pour favoriser l’émergence de la banque digitale : “Je pense que, couplée à une capacité de réassurance représentée par les points de vente physique, le modèle sera très efficace.“ Il faut donc des nouveaux profils ? “Oui, dans ce domaine comme dans celui de la RSE, où nous sommes très présents, il y a de nouvelles compétences à faire valoir. Les jeunes ont de très bonnes cartes à jouer.“ Et de conclure par cette intuition rassurante : “Je ne pense pas que nous traversions une crise. Il s’agit plutôt d’un changement de modèle qui offre des opportunités comme on n’en a peut-être jamais eu !“
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