Rencontre avec Axelle Gouverneur
- Keep In Touch
- Le 18 mai 2020
Depuis la Californie, où elle réside, Axelle Gouverneur (GE 16) a partagé à The Mag ses podcasts favoris et menus plaisirs confinés, l’opportunité de faire plus ample connaissance avec cette jeune diplômée du bout du monde. En cette période incertaine, prendre des nouvelles est devenu une activité à plein temps à laquelle on s’adonne avec bonheur pour partager belles découvertes et anecdotes personnelles.
A Oakland, dans l’est de la Baie, la vie poursuit son cours au ralenti. Ici, la population est confinée depuis le 19 mars sur ordre du gouverneur. Première à édicter un stay-at-Home order, la Californie sera aussi parmi les derniers états américains à entamer un déconfinement très prudent à partir du 8 mai. Sept semaines d’une vie au périmètre restreint à sa plus stricte intimité ont conduit Axelle à regarder son quartier sous un nouvel angle, elle qui est très attachée à l’indépendance et à la variété des commerces locaux qui font l’âme d’une ville : libraires, cafés, restaurants... Elle a vu l’ombre des géants du e-commerce se faire plus menaçante, ces dernières semaines, et peser plus lourd sur les petites entreprises locales. Elle a aussi vu s’exprimer dans sa communauté une solidarité insoupçonnée et la levée d’une mobilisation anonyme qui permettent à de nombreux commerces de continuer à servir leurs clients et à faire perdurer des aventures entamées parfois depuis plusieurs générations.
Pour Axelle, le confinement s’est révélé plutôt difficile dans ses premiers temps. Réinventer des routines, des habitudes, reconstruire une nouvelle forme de normalité pour succéder à la stupeur initiale. Tout ceci requiert du temps et de la patience mais aussi une certaine dose de résilience. « Il faut accepter la précarité des équilibres, j’y parviens en rehaussant mon niveau d’exigence sur mes objectifs, en investissant le présent plutôt qu’en spéculant sur l’avenir. »
Axelle se consacre également à l’écriture, un side hustle (une passion presque aussi prenante qu’un deuxième travail) sur lequel elle travaille depuis plusieurs années. Elle écrit pour différentes publications sur le site Medium.com : des poèmes (The Flow est l’un de mes préférés), des tribunes et des articles documentés sur les livres, le féminisme, la santé psychologique. La quarantaine l’a aussi naturellement inspirée (Rediscover your Browline and Other Quarantine Happenstances). Mais finalement, sa livraison la plus emblématique en cette période restera sans doute Turning to a Wartime Diary for Life Insights dans lequel elle livre un commentaire approfondi du journal d’Etty Hillesum (Une vie bouleversée, paru en 1985) une jeune juive néerlandaise, morte en déportation à Auschwitz en 1943 à l’âge de 29 ans.
De la relecture de ce journal, en regard des événements actuels, elle tire quelques pistes à explorer pour avancer plus sereinement dans cette période incertaine :
- Rester maître des circonstances. Si l’on ne choisit pas le cours des événements, on peut décider la manière dont on réagit face à eux.
- Accepter que la vie ne se déroule jamais que dans le présent : on ne peut revenir sur le passé, pas plus que l’on ne peut vivre le futur. Tout ne se déroule que dans l’instant. En étant plus présent au moment que nous vivons, nous dirigeons notre énergie vers ce sur quoi nous pouvons réellement agir, maintenant.
- Reconsidérer ce que l’on possède et apprécier la richesse de ce qui nous entoure, en regardant le plein plus que le vide, ce qui est déjà là plutôt que ce qui manque.
- Travailler beaucoup, d’abord pour soi et sur soi
- Aider autour de soi autant que possible
« La vie est belle et pleine de sens dans son absurdité, pour peu que l'on sache y ménager une place pour tout et la porter toute entière en soi dans son unité ; alors la vie, d'une manière ou d'une autre, forme un ensemble parfait. »
Etty Hillesum
En savoir plus sur ...
Dans la même catégorie
-
2020 : année charnière - découvrez le numéro spécial de the mag !
Nous avons le plaisir de vous présenter le 13e numéro de the mag ! A situation exceptionnelle, numéro exceptionnel : au vu de la situation sanitaire mondiale actuelle, nous avons souhaité vous proposer un mag spécial, dédié à nos diplômés et étudiants qui aux quatre coins du monde, nous racontent leurs expériences. Comment l’Ecole s’est adaptée ? Quelles sont les pistes proposées par nos alumni, étudiants et professeurs pour le monde d’après ? Réponse dans cette édition spéciale qui, nous l'espérons très sincèrement, vous plaira autant que d'habitude ! Au sommaire : « Pour une vision à long terme et décloisonnée » : Delphine Gibassier, professeur associée à Audencia et chercheuse en comptabilité du développement durable, voit dans la crise sanitaire l’opportunité d’en finir avec l’approche court-termiste et la vision « en silo » et nous invite à la réflexion sur le modèle économique de l’entreprise « Une chaîne de solidarité en faveur des entreprises » : les diplômés et professeurs de l'Ecole s'engagent pour un impact positif, découvrez comment avec les témoignages de Julien Tourme (Bachelor 08 et SCOM10), Vincent Roux (GE 04) et Jean-Michel Moutot, professeur de management à Audencia. Dites stop au climat anxiogène et oui aux good news avec Gilles Vanderpooten (GE 09) et son appel : “Médias, donnez davantage de voix à la France des solutions !” dans l'article « Un appel à la mobilisation pour donner plus de visibilité aux initiatives » Loop Dee Science, startup cofondée par Stefan Gallard (MBA 13), met au point un test pour la détection rapide du Covid-19 Une galerie de portraits de diplômés vous fera voyager aux quatre coins du monde pour découvrir comment les diplômés ont vécu leur confinement : nouvelles habitudes, réflexions sur l'après, recommandations culturelles et sportives... Je découvre the mag #13
- Keep In Touch
- Le 15 mai 2020
-
Antoine Fournier (MS MOS 19) nous parle de son projet humanitaire
Bonjour Antoine, peux-tu nous présenter le projet humanitaire lié au sport que tu menais avant l’apparition du COVID-19 ? En parallèle du MS Management des Organisations de Sport d’Audencia que j’ai suivi l’année dernière, nous avions décidé, avec un ami diplômé en innovation sociale, d’unir nos compétences afin de préparer un projet humanitaire autour du monde et de notre passion commune : le sport. Ainsi, nous avons rencontré l’association Horizon Sport, créé en 2013, qui a pour but de promouvoir l’éducation par le sport. Concrètement, plusieurs équipes partent chaque année pour aller à la rencontre d’associations qui, dans le monde entier, utilisent le sport comme moyen d’éducation et d’élévation sociale pour des communautés défavorisées. Le but est ensuite de passer 3 semaines dans l’association et de réaliser gratuitement pour eux une vidéo de communication leur permettant de promouvoir leurs activités, de trouver des sponsors ou d’attirer des bénévoles. Nous avons donc été choisis pour être la promotion 2020 qui représentera l’association avec cet objectif bien précis : à l’aube des JO de Paris en 2024, nous voulons repérer des bonnes pratiques et sensibiliser notre communauté à l’impact que peut avoir le sport dans notre société et qui parfois, est sous-estimé dans la société française. Avant l’apparition du coronavirus, quelles associations aviez-vous donc eu le temps de rencontrer ? Nous sommes partis en janvier en Colombie pour rencontrer l’association Amigos Del Mar située à Tierra Bomba en face de Carthagène. Sur cette île très pauvre ou il n’y a qu’une seule école et où l’accès à l’eau est très compliqué, cette association, fondée il y a 5 ans, utilise la pratique du surf pour inciter les enfants de l’île à suivre des cours donnés par les bénévoles d’Amigos Del Mar. Ainsi, si les enfants vont régulièrement aux cours, ils peuvent suivre gratuitement des cours de surf leur permettant ainsi de s’évader d’un quotidien très difficile. La pratique du surf est également pour l’association un moyen de sensibiliser les enfants à l’environnement et à la protection des océans. Notre vidéo de l’association Amigos Del Mar : https://www.youtube.com/watch?v=pW3ulksiqc8&t=24s Ensuite nous sommes partis au Brésil et à Sao Paulo pour rencontrer l’association Novos Sonhos qui travaille au sein de la communauté de Cracolândia. La consommation de drogue dans la rue n’étant pas illégale au Brésil, cette communauté existe depuis plusieurs années et beaucoup d’enfants sont souvent impliqués, malgré eux, dans le trafic de drogue. Le travail de Novos Sonhos depuis 10 ans est de convaincre des enfants, souvent délaissés et sans familles stables, qu’ils peuvent rêver d’un meilleur futur et qu’il existe d’autres possibilités ailleurs. Pratique de nombreux sports (jiu-jitsu, ballet, skate, football), renforcement scolaire, 3 repas par jour offerts, suivi psychologique… l’association met à disposition des enfants un ensemble d’outils qui ont profondément changé la vie de centaines d’entre eux. Notre vidéo chez Novos Sonhos : https://www.youtube.com/watch?v=yQcocu5idvc Après cela, nous étions censés nous rendre au Ghana mais malheureusement le coronavirus en a décidé autrement. Justement, comment as-tu vécu l’arrivée du coronavirus et comment cela a impacté votre projet ? Nous étions encore au Brésil quand le coronavirus a commencé à réellement se développer en Europe et en Amérique du Sud. Au bout de 2 semaines dans l’association, celle-ci a dû fermer à cause du virus et nous avons donc été confinés pendant 10 jours à Sao Paulo où nous nous sommes occupés en faisant le montage de notre vidéo. Ensuite, nous avons réussi à rentrer en France où nous sommes confinés comme tout le monde depuis 1 mois. Nous sommes donc entrain de réorganiser notre projet car nous devions partir en Afrique puis en Asie, avant de terminer notre projet aux Jeux Olympiques à Tokyo. Comme cela n’est plus possible à l’heure actuelle, nous sommes à la recherche d’une association en France qui se sert du sport comme levier d’éducation et qui aurait des besoins en vidéo. Nous espérons pouvoir repartir dès que possible mais pour l’instant, nous sommes comme tout le monde dans l’attente car il est difficile de se projeter. Qu’est-ce que tu as appris sur toi pendant ce confinement ? Je pense que ce confinement ainsi que les expériences que j’ai pu vivre au contact des associations visitées m’ont appris à davantage relativiser les difficultés au quotidien et m’ont confirmé dans l’idée que, comme dans une équipe sportive, la solution à un problème est souvent collective. Enfin, je profite de cet article pour avoir une pensée pour les personnes avec qui j’ai pu faire le MOS d’Audencia. Le monde du sport et de l’évènementiel sportif est évidemment durement touché pendant cette période et j’espère que tous les acteurs du sport arriveront à trouver une réponse collective pour préserver un secteur qui génère beaucoup d’emplois et procure tant d’émotions. Merci à Antoine pour cet échange intéressant. Suivez son aventure : Facebook : https://www.facebook.com/HorizonSportEducationParLeSport/ Instagram : https://www.instagram.com/horizonsportfrance/?hl=fr
- Keep In Touch
- Le 8 juil. 2020
Autres actualités
-
2020 : année charnière - découvrez le numéro spécial de the mag !
Nous avons le plaisir de vous présenter le 13e numéro de the mag ! A situation exceptionnelle, numéro exceptionnel : au vu de la situation sanitaire mondiale actuelle, nous avons souhaité vous proposer un mag spécial, dédié à nos diplômés et étudiants qui aux quatre coins du monde, nous racontent leurs expériences. Comment l’Ecole s’est adaptée ? Quelles sont les pistes proposées par nos alumni, étudiants et professeurs pour le monde d’après ? Réponse dans cette édition spéciale qui, nous l'espérons très sincèrement, vous plaira autant que d'habitude ! Au sommaire : « Pour une vision à long terme et décloisonnée » : Delphine Gibassier, professeur associée à Audencia et chercheuse en comptabilité du développement durable, voit dans la crise sanitaire l’opportunité d’en finir avec l’approche court-termiste et la vision « en silo » et nous invite à la réflexion sur le modèle économique de l’entreprise « Une chaîne de solidarité en faveur des entreprises » : les diplômés et professeurs de l'Ecole s'engagent pour un impact positif, découvrez comment avec les témoignages de Julien Tourme (Bachelor 08 et SCOM10), Vincent Roux (GE 04) et Jean-Michel Moutot, professeur de management à Audencia. Dites stop au climat anxiogène et oui aux good news avec Gilles Vanderpooten (GE 09) et son appel : “Médias, donnez davantage de voix à la France des solutions !” dans l'article « Un appel à la mobilisation pour donner plus de visibilité aux initiatives » Loop Dee Science, startup cofondée par Stefan Gallard (MBA 13), met au point un test pour la détection rapide du Covid-19 Une galerie de portraits de diplômés vous fera voyager aux quatre coins du monde pour découvrir comment les diplômés ont vécu leur confinement : nouvelles habitudes, réflexions sur l'après, recommandations culturelles et sportives... Je découvre the mag #13
- Keep In Touch
- Le 15 mai 2020
-
Une visite virtuelle de New York avec Laurene Hamilton (GE 09)
Laurène Hamilton (GE 09) a fondé New York Privé pour offrir des expériences personnalisées et visites guidées conviviales pour découvrir NYC de l'intérieur. Le format "en privé" permet de montrer la ville comme un ami le ferait mais avec l’expertise de la ville en plus. Pour rebondir face à la crise, Laurène a créé une expérience en ligne, la Capsule CNEWYORK. "Entre théatre, jeu de piste et histoire, ce cocktail détonnant surprend!" dit-elle. Le concept ? Découvrir New York et voyager dans le temps. Alors qu'il est impossible de partir à New York en raison de l'épidémie de coronavirus, la ville de New York vient à domicile ! Cette visite virtuelle multimédia plonge les visiteurs dans le New York de la fin du 19ème siècle, à la rencontre d'Annie Moore, la première immigrante qui a débarqué à Ellis Island en 1892. Laurène, guide française certifiée installée à New York interprète ce personnage historique. "C'est une nouvelle façon de poursuivre mon activité de guide." Comment se déroule cette visite virtuelle inédite ? Laurène vous donne rendez-vous via votre ordinateur ou votre tablette pour une expérience inédite à mi-chemin entre le jeu de piste et la pièce de théâtre. La visite dure une heure et fourmille d'anecdotes sur la statue de la Liberté et Ellis Island, la porte d'entrée du rêve américain. La visite se veut également ludique : Annie Moore met ses visiteurs à contribution en leur posant des énigmes. Un exemple : quel est le point commun entre Annie Moore et l'ancien Président Barack Obama ? Pour en savoir plus: sur la Capsule CNEWYORK pour contacter Laurène
- Business
- Le 29 mai 2020